Couleuvre à collier, hibou moyen duc, troglodyte mignon… Avec des noms pareils, comment ne pas protéger les multiples animaux qui cohabitent en harmonie dans le parc du château de Versailles ? Célèbre pour ses jardins à la Française, Versailles accueille en effet une nature bien plus sauvage et diverse qu’on ne le croit…
Aux portes de l’éco-château
A quelques mètres du futur quartier de Gally, c’est une révolution verte qui s’opère en silence. Lentement, mais sûrement. Le parc du château de Versailles, que l’on qualifiait autrefois de “domaine de chasse” d’exception, préfère aujourd’hui se présenter comme un “réservoir écologique”. Et cela change tout: il est depuis quelques années devenu un refuge exceptionnel pour la biodiversité environnante. Tout est désormais fait pour protéger les espèces existantes, et favoriser le retour de certains spécimens qui s’étaient éloignés. Ainsi, les sous-bois ne sont plus tondus comme ils l’étaient il y a encore quelques années : ils servent désormais de refuge aux faisans sauvages, qui se sont récemment multipliés dans les coins reculés du parc.
Le parc du château de Versailles accueille d’abord une variété impressionnante d’arbres, qui font le bonheur des visiteurs… et des animaux sauvages. Un chêne pédonculé, vieux de 350 ans, qui aurait germé en plein règne de Louis XIV. Un cèdre du Liban planté en 1840, qui culmine à plus de 30 mètres de hauteur. Ou encore le ginkgo biloba, dont les milliers de feuilles jaunes en automne évoquent les pièces d’or qu’il aurait coûté lors de son acquisition au 18e siècle…
Des oiseaux d’exception
Ces arbres majestueux constituent le domaine privilégié des milliers d’oiseaux de Versailles. Parmi eux, ceux que nous connaissons bien comme les grives, les merles et les mésanges. D’autres, plus rares, témoignent de la vitalité exceptionnelle de la biodiversité versaillaise : bouvreuils pivoine, au torse rouge-rosé éclatant, chardonnerets élégants au masque rouge vif, ou encore troglodytes mignons, le plus petit passereau d’Europe… Plus étonnant encore pour un parc forestier francilien, des oiseaux d’eau ont récemment fait leur apparition aux abords du grand canal du parc, comme les mouettes rieuses et les grands cormorans.
A Versailles, tout est fait pour cajoler ces habitants ailés, eux-mêmes très utiles pour préserver la biodiversité du parc. Afin de lutter contre la prolifération des chenilles processionnaires, les équipes du parc de Versailles ont par exemple fait fabriquer par des enfants visiteurs de petits nichoirs à mésanges. Celles-ci viennent alors nourrir leurs oisillons de ces chenilles poilues qui détruisent la flore versaillaise.
La faune de Gally
Le long du ru de Gally, ruisseau de 22 kilomètres qui donne son nom au futur quartier d’habitation, on observe grenouilles, libellules, et papillons, particulièrement friands des zones humides. Pour conserver des points d’eau pendant la saison sèche, des mares ont même été creusées ça et là, afin de créer les meilleures conditions de vie pour les insectes, à la base de la chaîne alimentaire. Ceux-ci peuvent ainsi nourrir les oiseaux, reptiles, et rongeurs versaillais. Et c’est ainsi qu’au sommet de la chaîne alimentaire, les petits mammifères font florès : marmottes, écureuils et renards occupent le terrain en toute quiétude. Difficile de croire qu’à seulement quelques kilomètres de là se dresse l’un des monuments touristiques les plus visités du monde…